Une formation à l’intention des magistrats sur l’éthique, la déontologie professionnelle, la procédure disciplinaire et la lutte contre la corruption a débuté ce lundi 17 mars à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Organisée par le Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), cette session vise à renforcer les capacités des magistrats civils et militaires pour lutter efficacement contre la corruption à travers la justice congolaise. Elle s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation du guide pratique de procédure disciplinaire, dont la version actualisée a été publiée en 2024. C’est le Secrétaire Permanent Telesphore Nduba Kilima qui a ouvert cette session, a souhaité voir les participants s’impliquer totalement pour soigner l’image ternie de la justice congolaise.
Narration
C’est parti pour sept jours de formation initiée par le secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature avec l’appui du PNUD, ENABEL, USAID et PARJ2. Cinquante (50) magistrats civils et militaires vont approfondir leurs connaissances sur l’éthique, la déontologie professionnelle, la procédure disciplinaire et la lutte contre la corruption. C’est dans le souci d’avoir les magistrats dévoués à lutter efficacement contre les antivaleurs en République démocratique du Congo.
Pour le Secrétaire Permanent du CSM, cette formation vise à renforcer les capacités des magistrats pour une justice équitable, indépendante et accessible à tous
Telesphore NDUBA KILIMA, secrétaire permanent, Porte-parole du CSM
« Cette formation est une activité du Conseil supérieur de la magistrature conçue sur la vision du Chef de l'Etat qui a dit que pour notre pays, c'est la justice qui va élever la nation. Et le bureau du conseil supérieur de la magistrature présidée par Dieu donné Kamuleta Badibanga a estimé pour sa part, qu'il faudra faire une formation à l'éthique, à la déontologie professionnelle ainsi qu'à la procédure disciplinaire. Donc, c'est une activité qui concerne le conseil supérieur de la magistrature au plus haut niveau et qui voudrait qu’après cette formation, que les collègues qui vont suivre la formation, puissent changer des mentalités, puissent abandonner les anti valeurs afin que lorsque quelqu'un vient pour la justice trouve des magistrats justes et intègres et disciplinés pour rendre et distribuer la justice comme il se doit.»
Un accent particulier est mis sur la lutte contre la corruption, un fléau qui gangrène le système judiciaire congolais. Selon le Baromètre global de la corruption, 68 % des juges et officiers du ministère public seraient considérés comme corrompus en 2024. Des chiffres alarmants qui montrent que, malgré certaines avancées, des efforts restent à fournir. Des mauvaises pratiques que le conseil supérieur de la magistrature tient mordicus à bannir à travers la moralisation et la formation continue des magistrats.
Telesphore NDUBA KILIMA, secrétaire permanent, Porte-parole du CSM
« Le conseil supérieur de la magistrature a tenu à organiser cet atelier pour vous rappeler les règles de l'éthique et de la déontologie des magistrats, ainsi que la procédure disciplinaire, sans oublier les règles qui président à la lutte contre la corruption. Ses règles sont celles que vous êtes censés connaître, mais il est de notre devoir de pouvoir vous les rappeler, dans la mesure où, nous nous rendons compte que l’image de la magistrature est au plus bas, et cette image ne peut être restaurée que par vous et par nous.»
Cette formation s’inscrit dans une dynamique plus large de moralisation et de modernisation du système judiciaire congolais. Elle intervient dans un contexte où la lutte contre la corruption reste un défi majeur pour la justice en République démocratique du Congo. Le conseil supérieur de la magistrature tient à ce que les acquis de cette formation soient mis en pratique sur le terrain pour garantir une justice plus crédible et accessible à tous.